lundi 24 juin 2013

L'apodère du noisetier

   
  Quelle drôle de bestiole! L'apodère du noisetier ( Apoderus coryli ) a une allure très particulière. Il est classé dans la famille des coléoptères charançons, mais sa silhouette lui vaut s'être rangé dans une sous-famille dont il n'y a que deux représentants en Europe. C'est un "cigarier". Entendez par là qu'il aime à confectionner un nid douillet pour sa progéniture avec une feuille qu'il enroule sur elle même. Il n'est pas rare de le croiser dans notre pays, parfois sur les aulnes, ou bouleaux, mais le plus souvent sur le noisetier.

dimanche 23 juin 2013

Coccinelles

     Les coccinelles sont parmi les plus populaires de nos insectes : du cahier de dessin des enfants jusque dans le coeur des jardiniers. Les premiers l'apprécient pour leurs couleurs, les seconds pour ses qualités aphidiphages. Entendez par la mangeur de pucerons, et ceux aussi bien à l'état de larves qu'une fois adultes.
 

  L'intérêt pour la famille connait actuellement un regain que l'on doit à la publication récente de l'atlas des coléoptères de la Manche, qui fournit une clé d'identification valable pour tout l'ouest de la France. C'est grâce à ce genre d'outils clairs et de qualité que des inventaires régionaux peuvent être réalisés. C'est malheureusement une situation assez rare et l'entomologie de terrain est souvent handicapée par le manque de documentation. Il reste beaucoup de choses à découvrir, même en France, tant au niveau de la biologie que de l'évolution des populations. On décrit d'ailleurs régulièrement de nouvelles espèces d'insectes sur notre territoire.

Coccinelle à sept points



Ici la reine des coccinellidae : c'est à ça que l'on pense quand on dit coccinelle, la très classique coccinelle à 7 points ( Coccinella 7-punctata ).


Coccinelle à damier







La coccinelle à damier ou coccinelle à 14 points ( Propylea 14-punctata ) est aussi très répandue. De taille plus modeste, elle parcours souvent les arbres, arbustes et herbacées.


Coccinelle asiatique

La coccinelle asiatique ( Harmonia axyridis ) est aussi fréquente, bien qu'elle ne soit pas de chez nous. L'espèce a été introduite dans les années 80 pour lutter contre les pucerons. Elle s'est bien plue dans nos vieilles contrées et elle est considérée comme nuisant à nos espèces indigènes. Comme d'autres, cette dame arbore des robes sujettes à variations, en voici deux.


Coccinelle asiatique














Coccinelle de la bryone







Enfin, la coccinelle de la bryone ( Henosepilachna argus ), nous en avons déjà parlé, c'est la petite végétarienne du lot. Elle ne ferait pas de mal à un puceron.





Coccinelle de la bryone

Et de 100! La biodiversité dans un carré de jardin

     Nous avons maintenant commencé notre inventaire à la maison il y a un mois, sur notre petit terrain. Et voilà : déjà cent espèces recensées (cf page "inventaire à la maison"). 

     Les rencontres ont été nombreuses... et l'occasion de progresser au niveau naturaliste en général (entomologie, botanique) et au niveau photo. Certaines restent un peu mystérieuses, faute de temps ou de documents ou même de capture (nous n'avons encore trucidé aucune bestiole, donc pas de microscope ou dissection des organes génitaux, étape quelquefois indispensable pour arriver à mettre un nom sur une guêpe par exemple). La mention "sp" fait dans ce cas réference à la famille, à laquelle il a été possible de rattacher la bestiole.

    Le terrain en question est en friche depuis quelques années. Nous avons rétabli des espaces de pelouse, des zones de végétation spontanées, avec des corridors, une zone de tampon de lisière forestière, souvent riche, un milieu humide, des essences locales. Bref, les bonnes décisions permettent de favoriser le maintien, voire l'installation d'un ecosytème riche. Nous ne pouvons pas mesurer l'intèrêt d'un milieu naturel équilibré, la science a ses limites... Dans l'attente de réponses futures, il nous apparait sage de limiter notre impact, de travailler avec des matériaux naturels, sans bannir la nature telle qu'elle se présente à nos pieds.

Voici quelques illustrations de rencontres, la biodiversité et son utilité à l'homme seront rediscutées, savourons sa richesse de forme en attendant.
Capricorne de Scopoli



Otite

Pisaure?

Carte géographique

La Phrygane n'est pas un papillon, c'est le porte bois du fond de nos rivières
Phymatode variable
Hemipterus valgus


Oedemère?
Lacon souris

Mouche sp

Araignée

jeudi 20 juin 2013

Le liseron ne restera pas impuni

liseron des champs
     Les nuits blanches de tous les jardiniers sont hantées de pucerons, de limace et... de liseron. C'est lui qui nous intéresse aujourd'hui. De son petit nom Convolvulus arvensis, le liseron des champs est souvent le plus rapide à recoloniser une terre fraichement retournée. La rage de l'ouvrier de cette terre bien "propre" et qui a déjà fini de l'être n'a d'égal que la ténacité et la vigueur de son ennemi. 
     Pas de remède miracle dans cette chronique d'une reconquête annoncée. A moins d'être aussi délétère pour le liseron que pour le reste du sol et de ses hôtes à grands coup d'herbicides, ou suffisamment courageux pour le desherbage manuel il est clair que la petite plante risque de ne pas se laisser faire. Et pour ceux qui savent que le combat est déjà perdu, voici une petite revanche.
Funèbre
    
 Car non, le liseron des champs ne restera pas impuni. C'est une plante très commune, comme tout le monde sait. Peu savent que ce prédateur des potagers et massifs a lui aussi ses plaies. A être aussi répandu, il constitue une nourriture idéale pour quelques espèces d'insectes, qui toléreront ses effets purgatifs. C'est le cas de nos deux espèces du jour : un papillon et un coléoptère.

La funèbre, ou noctuelle en deuil ( Tyta luctuosa ), a un nom aussi triste que notre Convolvulus quand il voit poindre la petite chenille, qui adore s'en repaître.




La casside subferrufineuse ( Cassida subferruginea ) a une drôle d'allure. Imaginez un insecte sous le chapeau de sa carapace qui le recouvre complètement, pattes, tête et antennes comprises. Il ne lui reste plus qu'à se plaquer à son déjeuner et à brouter tranquillement.




"Merci les filles!" s'écrie alors le jardinier qui sait que la vengeance est un plat qui se mange froid. 
Casside subferrugineuse

mercredi 5 juin 2013

Platyrrhinus resinosus

   Pas de petit nom vernaculaire pour notre bestiole du jour. Platyrrhinus resinosus fait partie de ces coléoptères xylophages mais lui se fait aider de champignon. C'est grâce son action que ce membre de la famille des anthribidae parviendrait à digérer les parties fibreuses du bois (lignine). La larve se nourrit ainsi de bois mort ou malade de nombreuses essences, chez nous très certainement de frêne. Il porte bien mal son qualificatif de resinosus car les résineux est une des rares familles auxquelles il ne s'attaque absolument pas!

mardi 4 juin 2013

Sphinx de l'épilobe

Et voilà, à être attentif, nous avons trouvé aujourd'hui un papillon intéressant : le Sphinx de l'épilobe Proserpinus proserpina. L'espèce est protégée depuis 1993, même si certains spécialistes présument que ce sont les moeurs crépusculaires qui sont responsables de cette rareté d'observation. Elle a d'ailleurs été citée pour la première fois ces dernières années dans des départements comme la Manche et la Corse. La chenille se nourrit de l'épilobe et de l'oenothère notamment. Le papillon fréquente les frontières entre zones humides et prairies florifères, ce qui correspond à la nature de notre terrain. En revanche, pour le moment, pas de trace chez nous de la plante hôte...

Nombre total de pages vues