jeudi 23 mai 2013

Coccinelle et chie-mou...

Voilà une des raisons qui font qu'on ne regrette pas notre curiosité :


Nous avons rencontré une coccinelle de belle taille, encore inconnue au bataillon... Dans ces cas là, le Chinery est un livre généraliste sur les insectes permettant de se faire une idée de l'identité de la belle, mais ne permet pas d'identification précise.

En lien avec Vienne Nature, un membre a pu qualifier la bette : ce serait la Coccinelle de la bryone Henosepilachna argus. Les coléoptères étant très nombreux, il faut en général avoir recours à des clés de détermination parfois ardues. Sauf que, non content d'avoir qualifié notre bête, notre correspondant nous a précisé qu'il existe une clé récente pour les coccinelles de la Manche. Ce dernier a même, en fait, relancé l'engouement pour la famille un peu partout en France... C'est très intéressant, car sans ce genre d'outils, il est très difficile d'établir une base de connaissance fiable.

Car oui, en France, les coccinelles, bien que sympathiques et populaires sont presque inconnues dans leur répartition régionale, et beaucoup dans leur biologie. Pas besoin de prendre l'avion pour jouer à Indiana Jones!



L'insecte est remarquable pour une double raison :

- Elle est poilue, c'est rare pour les grosses coccinelles
- Elle est végétarienne. Et ça c'est mine de rien à garder en mémoire. Elle se nourrit de cucurbitacées et peut notamment nuire au melon. Rien à craindre par chez nous car elle se nourrit ici de la seule représentante des cucurbitacées sauvage : la Bryone dioïque Bryona dioica.


Mais je la connait cette plante, c'est mon grand-père qui me l'avait dit l'année dernière : c'est du chie-mou! Le terme n'est pas distingué mais explicite. En faisant des recherche, la bryone est bien toxique pour l'homme et la littérature nous met en garde contre son puissant pouvoir purgatif. Aussi appelée le navet du diable, la plante était déjà connue au moyen âge et était associée à la magie blanche. Elle passe au XIIème siècle pour augmenter la résistance à l'alcool. Sainte Hildegarde nous conseille : "pour se garantir de l'ivresse, boire du jus de bryone avec autant de vinaigre, ainsi, toute la semaine, on ne sera point ivre". Les grecs anciens s'en servaient comme dépilatoire.

En alliant l'entomologie, la botanique, la culture populaire et un brin d'histoire, l'aventure dans un carré de nature peut devenir passionnante... Et hop, deux espèces de plus pour l'inventaire de notre chez-nous. Merci petite coccinelle!


mardi 21 mai 2013

Du genre prudente la chrysotoxe?

      Et nous aussi, nous sommes en général sur la réserve, de peur de se faire piquer par cette bestiole. Et pourtant, la Chrysotoxe prudente Chrysotoxum cautum est une mouche, donc bien inoffensive... A s'y méprendre! Elle fait partie de la famille des syrphes. Dans son jeune âge, elle se nourrit de pucerons des racines, avant à l'état adulte, de jeter son dévolu sur la pollinisation des fleurs. C'est à ce moment qu'elle revêt une belle robe jaune et noire, avertissant habituellement le prédateur qui souhaiterait en croquer. L'usurpation d'identité pousse jusqu'au vol, moins vif que ce dont les autres syrphes sont normalement capables. Pour ne pas se laisser berner, il suffit de noter que l'engin n'a qu'une paire d'ailes (2 pour les guêpes) de grands yeux et des antennes riquiqui.

Chrysotoxum cautum

dimanche 19 mai 2013

Araignée sauteuse







Derrière le terme effrayant d'araignées sauteuses se cache la famille des salticidae, qui sont de petite taille, ne chassent pas à l'affut et ne piègent pas leur proie avec une toile. C'est une des familles les plus exubérantes avec leur grands yeux, leur allure ramassée et beaucoup de représentants européens paraissent avoir emprunté leur livrée à un cousin tropical.

La salticide orangée  Carrhotus xanthogramma  en est un exemple. Photographiée à la maison, on retrouve assez largement du sud de l'Europe jusqu'à la Corée et même au Japon. Le dimorphisme sexuel est si important que le mâle et la femelle ont longtemps été considérés comme des espèces à part. La notre a été observée chassant en zone humide sur des fusains.

Toutes les photos ont été faites le même jour au même endroit, illustrant la variabilité des motifs de la femelle.

Male
Femelle



Hello ! nous revoilà...

Après quelques mois d'absence, et des soucis d'accès à la toile, nous revoilà... Tous frais et avec de nouveaux projets en poche. Nous avons donc entre temps déménagé en campagne et notre nouveau chez nous sera, on pense, l'occasion de découvertes.

Devant la diminution des ressources sauvages et le défaut de suivi de la faune et de la flore, nous avons décidé de débuter un inventaire et état des lieux de notre terrain. Ces prochaines années, nous pourrons y suivre la représentativité des espèces et favoriser le développement de la biodiversité. De taille modeste, 2500 m2, il est représentatif d'un milieu humide du sud vienne. Avec un ruisseau passant à l'extrémité de la parcelle, une frênaie relativement ancienne (certains spécimen dépassant des 60 cm de diamètre), une ancienne zone cultivée il y aurait une vingtaine d'année.

Nous allons essayer de restaurer une zone prairie, nous avons commencé le débroussaillage, nous avons abattu un large buisson de bambous (peut-être y pourrons nous créer une mare?), installé un poulailler et en parallèle dans un coin, nous essaierons de créer un potager avec les méthodes d'agriculture naturelle... Bref plein de projets, à suivre sur le long terme.

Vous pouvez retrouver un inventaire des espèces trouvées sur une page spécifique, les images seront plutôt elles sur la page d'accueil...

Au plaisir de continuer à partager nos réflexions et découvertes, mais aussi d'échanger alors n'hésitez pas à nous laisser des commentaires. A très vite Joss et Lili


Nombre total de pages vues