samedi 30 avril 2011

Un exemple de détermination de terrain : les Nymphalinae


Nous allons tenter d'illustrer la méthodologie employée durant nos inventaires papillons, avec la petite famille des Nymphalinae qui compte 22 espèces en Europe.

- En éliminant les espèces absentes du territoire français ou seulement montagnardes dans notre pays, il n'en reste plus que 8.
- Sur ces 8 possibles dans le département, 2 n'ont jamais été retrouvées dans le département. Même s'il faut rester à l'affut de variations laissant supposer qu'on a affaire à une autre, il reste donc 6 espèces probables.
- Des clés de détermination permettent de discerner les critères morphologiques caractéristiques de chaque taxon. Pour cette famille, on sera particulièrement attentifs en premier lieu à l'aire submarginale.

En appliquant tout celà, sur ces 6 espèces de nymphalinae, il nous a été possible de mettre en évidence la présence de 4 d'entre elles en ce début de saison, en voici l'illustration.

Mélitée du plantain
La mélitée du plantain se reconnait à la présence de quelques points noirs dans l'aire submarginale. (= la bande orange la plus proche du bord postérieur de l'aile). C'est la seule à être commune dans la Vienne.

Mélitée des centaurées


La mélitée des centaurées se distingue quand à elle par des cellules claires dans l'aire submarginale, avec un rond orange à l'intérieur. Cette espèce est assez rare dans la Vienne, elle est détéminante en Poitou-Charentes. C'est aussi le cas de la suivante.
Mélitée des centaurées



















Mélitée des mélampyres
En l'absence de ces deux critères et de points dans la marge de l'aile postérieure (= la dernière bande blanche), auquel cas nous aurions affaire à la mélitée orangée deux espèces sont possibles. Il s'agit de la mélitée des scabieuses et la mélitée des mélampyres. Après l'étude des taches de la face supérieure des ailes , nous avons pu conclure que c'était cette dernière à laquelle nous avions à faire.

Damier de la succise
La dernière espèce se reconnait facilement au motifs contrastés du dessus de ses ailes et aux ronds blancs pupillés de noirs dans l'aire submarginale orange. C'est le damier de la succise, papillon rare, en danger et qui  fait l'objet d'une mesure de protection nationale.
Damier de la succise
Enfin il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas les seuls sur le coup...
Araignée crabe avec sa proie... une mélitée!

vendredi 29 avril 2011

La libellule déprimée

Libellula depressa femelle
Libellula depressa mâle
On reconnait la libellule déprimée à ses quatres taches noires à la base des ailes et à son abdomen aplati (déprimé). C'est un des odonates (= les libellules) les plus communs d'Europe. On l'y rencontre à peu près partout, jusqu'en Asie centrale.
Comme souvent, les mâles arborent une coloration bleue tandis que la femelle mature sera plus marron. Le mâle est particulièrement térritorial et défend sa pièce d'eau avec beaucoup d'agressivité.

A noter que les deux individus photographiés n'ont pas encore leur coloration de reproduction : le mâle sera plus bleu encore et la femelle virera davantage sur le noir, comme on peut commencer à l'observer à l'estrémité de leurs abdomens.

lundi 25 avril 2011

Abeilles solitaires

Andrena haemorrhoa
?
Il existe en France un très grand nombre d'éspèces d'abeilles (plus de 600 en Europe). 80% sont constituées par les abeilles solitaires. Celles-ci ne forment pas de colonies comme peuvent le faire les bourdons ou l'abeilles à miel. La détermination de ces insectes est délicate, souvent uniquement possible par des spécialistes. La littérature est rare, difficile d'accès ou reste très superficielle.
? xylocope ?
Sphecodes sp
Antophora plumipes
















La famille des antophorinés possède 170 espèces en France dont font partie ces deux dernières espèces.
Cette famille est largement dominée (75%) par des abeilles parasites. C'est le cas du genre nomada, les abeilles nomades. Celle-ci sont si colorées et possèdent si peu de poils qu'il peut arriver de les confondre avec des guèpes.
Nomada lathburiana

Quand le lézard sort...



Le lézard vert est le plus grand lézard de notre département. A la sortie de l'hibernation, encore tout ankylosé, celui-ci nous a permis de prendre quelques clichés d'ordinaire si compliqués du fait de la vivacité de la bête. 
Lacerta viridis reste typiquement près de végétation dense, buissonneuse et fuit dans les fissures, terriers de rongeurs à la moindre alerte. Il se nourrit principalement d'invertébrés même s'il intègre parfois à son menu des oisillons ou des fruits. Le sujet photographié est certainement un mâle: il a la gorge bleue et une tête plus sombre que le corps, avec des taches claires.

vendredi 22 avril 2011

Photos d'inventaire


Bon... Là ça devient du sérieux, quelques expéditions dans le sud du département nous ont permis d'observer jusqu'à 18 espèces,  lors de notre dernier passage!

Merci à Mathieu et Etienne, ensemble nous avons fait pas moins de 104 observations ce jour là, et vu un bon nombre d'éspèces encore jamais signalées dans ce coin de la Vienne (seulement 13 espèces y avaient été citées jusqu'à présent et certaines données sont antérieures à 1990). Nous n'y avons observé aucune espèce rare, mais la mise à jour des données de cette maille avance à grands pas.

Petite violette

La petite violette et le point de Hongrie sont des papillons communs de notre département. Cette dernière espèce fait partie d'un genre un peu particulier : les hespèries. Cette famille a l'allure si singulière pose souvent des problèmes lors de l'identification de l'espèce.



Point de Hongrie



















Cuivré fulligineux





Le cuivré fulligineux fait lui aussi partie d'une famille dont l'identification est parfois très ardue : Les lycénidés. Certains de leurs représentants sont particulièrement rares et on peut voir des lepidoptéristes faire du chemin pour venir observer chez nous par exemple l'azuré des moulières.



Citron


Bizarrement, quelques papillons n'ont pas été retrouvés pour le moment malgré le fait qu'ils soient très communs. C'est le cas du citron, de la piéride du chou ou du tircis que l'on rencontre ailleurs depuis quelques semaines déjà. Ils sont très certainement présents malgré tout.

mardi 19 avril 2011

La cordulie

Il est étonnant de voir la Cordulie bronzée si tôt dans la saison. Elle n'est d'ordinaire visible qu'à partir de la fin avril. Cette libellule est la plus fréquente de sa famille, on la retrouve dans une bonne partie de l'Europe, dans les pays les moins chauds et en montagne.

mardi 12 avril 2011

La lathrée clandestine

Lathraea clandestina est une plante parasite. Sans feuilles ni chlorophylle elle se nourrit de la sève de peupliers, ou de saules notamment. Sans mettre l'arbre en péril, comme le gui, elle fleurit lors de la montée de sève au printemps. Le temps de la floraison est la seule phase visible de la plante, entièrement soutérraine le reste de l'année. Son rhizôme peut atteindre plusieurs kilos! Les graines sont projetées aux alentours, certaines dans les cours d'eau près desquels elle se développe, le courant se chargeant alors de les disséminer. Une fois implantée elle ne produira des fleurs que dix ans plus tard.

Bombyle


Le grand bombyle, ou bombyle bichon, est un diptère, une mouche si vous préférez. Il est aisément reconnaissable à son vol stationnaire, à sa trompe, très longue et orientée vers l'avant, et au dessin noir sur le bord antérieur de l'aile.
Bombylius major est présent dans presque tout l'hémisphère nord : Eurasie, Inde, Afrique du nord, USA et Canada. Alors que l'adulte est pollinisateur, la femelle pond près de nids souterrains d'abeilles solitaires (les genres collètes et andrènes sont citées) où encore sur les fleurs que ces dernières fréquentes. Une fois dans leur nid, la larve dévore les réserves de miel et de pollen qui étaient destinées à leur projéniture. C'est ce qu'on appele un cleptoparasite.

samedi 9 avril 2011

Fleurs des sous bois


Ficaire
La période de redoux et l'absence (pour peu de temps encore) de feuilles sur les arbres de nos forêts représente une période propice pour les fleurs de nos sous-bois. Elles bénéficient alors d'un ensoleillement suffisant à leur croissance. Leur floraison se terminera tôt dans la saison.
Anémone sylvie

Lierre terrestre
Alliaire commune
Ail des ours



Fritillaire pintade




La fritillaire est une plante protégée dans certains départements. Elle est typique des zones marécageuses et des zones innondables. Cette fleur est aussi rare que toxique.
Lamier jaune

Jacinthe des bois

Le grémil bleu pourpre est une plante assez rare, se devellopant en lisières de chénaie où en forêts feuillues claires.


Grémil bleu pourpre

Presque ! ....




La nature renait et les observations se font de plus en plus variées... Encore un peu d'entrainement ne sera pas du luxe avant la pleine saison.

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